Nom : Cáceres, oui ça n'est pas un nom coréen puisqu'il te vient de ton père, Antonio Cáceres, un argentin venu faire affaires à Séoul.
Prénom : Iseul, un prénom lui bien coréen imposé par ta mère. Le même prénom que ta grand-mère. T'as pas tellement d'avis dessus, c'est joli, ça passe.
Age : 23 ans.
Origine : Ton père est argentin, et tu es née à Buenos Aires. Ta mère elle, est coréen pure souche, actrice de renom.
Situation : Plutôt riche, bien que tu n'aimes pas du tout que ça se sache.
Classe : Architecture - 2ème année (dessinatrice d'architecte plan 2D/3D)
Poste : Bras droit du gang des architectes.
Job : Tu vends des concepts arts de jeux vidéo à des petites entreprises qui développent des jeux sur mobile. Tu bosses à domicile et quand t'en as envie, du coup ça te demande pas un emploi du temps très vide.
Orientation sexuelle :  Hétérosexuelle Demiromantique.
Feat : Raven - Teen Titans

danse la salsa × fume des mentholées × donne des petits surnoms en espagnol aux gens qu'elle aime bien × parle espagnol, coréen et anglais × sait signer en espagnol et en coréen × est une fêtarde × tiens très bien l'alcool × peut dérailler dans certaines soirées × s'est souvent réveillée sans se souvenir ce qu'elle avait fait la veille × n'est pas forcément fière de ça mais n'arrive pas à se défaire de ça × aime les nachos avec beaucoup de guacamole × cuisine un peu, pas forcément très bien, quelques plats latinos et un peu de cuisine coréenne × faisais le kimchi avec sa grand-mère sur le pas de leur maison × se déplace principalement à vélo le temps de pouvoir conduire une vraie moto × est végétarienne mais ne s'en vante pas spécialement, le fait pour elle pas pour les autres × aime le gin tonic principalement × regarde des films de baston et des western × aussi des comédies romantiques mais ne l'avouera jamais × déteste les films d'horreur, est vraiment effrayée par ça et évite de s'y frotter × aime bien les polars × veut adopter tous les chiens qu'elle croise × n'aime pas les chats × tricote quand elle est stressée, mais le fait de manière cachée toute seule dans son coin × dessine depuis toujours × a une jolie voix mais ne l'a jamais travaillée × essaie constamment d'attirer l'attention de ses parents, pas toujours de manière positive × est effrayée, par tout, tout le temps, mais elle le cache derrière une répartie à toute épreuve et un caractère bien trempé × rêve de voyager : new-york, bali, tokyo, auckland, paris, edimbourg × aime le violet et le pourpre × et le noir, parce que le noir c'est la vie × s'habille sombre tout le temps × ne porte quasiment jamais de robe, sauf si elle est forcée ou lors de certaines occasions × porte des lentilles de contact, a des lunettes à montant noires quand elle fatigue des yeux × aime bien la décoration d'intérieur, tout ce qui touche à l'agencement aussi × a beaucoup de magazine qui parle de ça pour s'inspirer pour ses dessins × passe sa vie sur pinterest × porte un pendentif que sa grand-mère lui avait offert × aime bien écouter du vieux rock et des chansons latinas × a pris ses distances avec ses parents × ne se sent jamais réellement à sa place dans le monde × a tendance à paraître froide et inapprochable alors qu'une fois qu'elle a adopté les gens, c'est pour la vie × lis des webcomics sur son portable quand elle s'ennuie × a peur de l'eau et ne sait pas nager × a toujours des chewing-gum à la menthe dans ses poches et du gel hydroalcoolique × ne joue pas aux jeux vidéo × a une passion pour les bougies parfumées, particulièrement au bois de cèdre ou de santal × n'a pas d'ordinateur, juste une tablette × bois du café en intraveineuse × a une boîte à secret sous son lit, bien cachée, dont elle ne révélera jamais l'existence × a le sang chaud et n'hésite pas à se servir de ses poings × a pris des cours de taekwondo et de boxe, s'en sort plutôt très bien × si elle se bat, c'est qu'on l'a attaquée en premier × se met souvent à danser seule dans son appartement en sous-vêtement pour se défouler ou quand elle est triste ou énervée.

L'obscurité a envahit la ville depuis de longues heures lorsque la musique se met à résonner dans toute la résidence, Eye of the tiger venant briser la quiétude nocturne. Les murs vibrent dans le seul appartement dont les fenêtres sont éclairées d'une lumière tamisée. L'ombre qui se dessine danse sans s'arrêter au rythme de la batterie, avec une rage qui n'appartient qu'à elle. Si on se rapproche, on peut voir la jeune femme simplement vêtue d'un débardeur noir et d'une simple culotte en dentelle. Ses cheveux, coupés au carré, virevoltent au rythme de la mélodie, le violet dont les pointes sont teintes apparaissant comme des éclairs fugaces. La musique prend fin et, le souffle court, la danseuse s'arrête à son tour. Les pupilles violettes s'arrêtent sur l'écran de la chaîne hi-fi pendant que la chanson suivante. Lorsque les premières notes d'I want to break free retentissent, la jeune femme se dirige en sautillant vers la cuisine pour avaler un long verre d'eau, calmant ainsi son rythme cardiaque avant de revenir au centre de la pièce. Sa silhouette longiligne aux courbes sculptées se déhanchant de nouveau au rythme de la musique. Iseul n'a jamais été une jeune femme svelte et mince, elle s'est longtemps battue contre ses kilos en trop avant d'accepter qu'elle était belle telle qu'elle était. Elle n'est pas grosse, loin de là, et son IMC est d'ailleurs relativement bon. Mais, on peut dire sans souci qu'elle a des courbes avantageuses qu'elle dissimule par habitude sous des vêtements noirs et parfois amples. Sous ses vêtements, elle garde la trace de ses efforts et de ses pertes de poids, elle a des vergetures sur les hanches qu'elle a tenté de dissimuler sous un tatouage de la taille d'un poing. Une demi-lune qui se termine en soleil.

Elle aime ce tatouage et la dualité qu'il représente, elle trouve que ça lui ressemble bien.
Iseul est une jeune femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle est entière et droite dans ses bottes. Bien qu'elle soit encore jeune et qu'elle ait encore plein de choses à vivre, elle sait sans trop de mal où se trouve la justice. Elle n'aime pas qu'on s'en prenne aux plus faibles ou que l'on utilise son argent pour régler les problèmes. Elle est bienveillante dans un sens, quand les gens lui ont prouvé qu'ils étaient dignes de confiance. Elle ne l'accorde pas facilement et c'est d'ailleurs un point assez négatif chez elle, elle peut remettre en question tout ce que vous lui direz pendant longtemps et ne pas se sentir suffisamment bien avec vous pour tout vous confier. Voir la surface, pas de souci, mais comme elle a tendance à dissimuler ses émotions et ses sentiments sous une bonne dose de sarcasme et une répartie à toute épreuve, il n'est pas facile de la faire parler à cœur ouvert. Elle sera toujours une bonne oreille pour écouter tout en étant particulièrement peu communicante. À côté de ça, si on ne la connaît pas, elle peut paraître inapprochable. Elle peut sembler femme à problème et il est facile de la juger promptement sans la connaître. Elle a d'ailleurs l'habitude des pimbêches qui croient tout savoir sur tout le monde en un regard et s'amuse particulièrement à les rendre chèvre. Comme déjà évoqué, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Par personne, pas même ses propres géniteurs. Vous vous doutez bien qu'il soit peu probable qu'elle laisse une petite conne s'en prendre à elle sans représailles. Mais elle y va de front, elle n'attaque jamais sans raison et jamais par-derrière. Elle assume, c'est ce qui manque souvent aux autres d'ailleurs. Elle se fiche pas mal de sa popularité, elle sait bien que de toute manière, 75 % de la population de l'école ne prendra pas la peine de lui accorder un regard du fait de son métissage. si sa peau est pâle comme neige, héritée de ses gènes coréens, ses cheveux épais et ses yeux lui viennent directement de son père. Sur les 25 % restant, elle sait que la moitié la regardera curieusement sans oser l'approcher, et que le reste la craindra probablement plus qu'autre chose. Parce que sa réputation a été rapide à faire. Elle n'hésite pas à rendre les coups et à se défendre, c'est une grande gueule qui recadrera quiconque en aura besoin. Alors elle a bien vite été repérée, mais elle s'en fout. Elle est là parce qu'elle le mérite et elle compte bien ressortir de cette école plus forte et efficace qu'avant. Peu importe l'avis des autres.

Les rues de Buenos Aires se dessine sous les yeux émerveillés des touristes qui, avides de découverte et de dépaysement, n'hésitent pas à parcourir des centaines de milliers de kilomètres pour venir se mêler à la population locale. Des touristes qui évitent sagement les ruelles sombres et les quartiers mal famés, ceux où ils seraient malmenés et dépouillés par les cartels locaux. Pourtant, certains s'y perdent. Parfois volontairement, en quête de substances qui leur permettra de s'évader quelques heures de cet univers, parfois involontaire en ayant tourné à droite au lieu d'aller à gauche. Le résultat est souvent le même, pendant que les touristes cherchent leur chemin, les petites mains les délestes de leurs biens. Et parfois, ça va plus loin que la simple vente de drogue et le chapardage. Parfois, ils se font passer à tabac s'ils essaient de riposter.
Dans ces ruelles, on peut y trouver toute sorte de gens. Des gens biens, mamans avec enfants qui ne peuvent se permettre de vivre ailleurs. Et puis il y a ces brigands, ces cartels qui s'en prennent aux plus jeunes et les embrigadent dans une entreprise dangereuse.

C'est comme ça qu'Antonio Cáceres a grandi, dans les ruelles de La Boca, au sud de Buenos Aires. Né d'une mère prostituée et d'un père inconnu, il a très vite appris à se débrouiller seul sans l'aide de personne. Sa mère succomba à une maladie mal soignée lorsqu'il n'avait que sept ans et, à partir de cet âge-là, il fut livré à lui-même dans les rues de la ville. Il volait pour se nourrir et dormait dans des appartements inoccupés. Jusqu'à ce qu'il soit pris la main dans le sac une fois, en train de voler une galette de maïs sur un marché. Le marchant, lassé d'être toujours la victime de petit larcins, avait prévu de l'emmener directement au poste de police pour qu'il soit châtié immédiatement. Malheureusement pour lui, c'était sans compter sur Miguel. Un adolescent d'une quinzaine d'année qui paraissait plus vieux et qui avait vu tout ce qui s'était passé. Plus que ça, il observait Antonio depuis des semaines pour voir quelles étaient ses capacités. Pas déçu, il avait décidé d'aider l'enfant à s'évader mais, ça n'était pas sans avoir une idée derrière la tête. Miguel faisait parti d'un cartel qui avait la mainmise sur tout le sud de Buenos Aires et qui se battait constamment avec un cartel opposé pour un quartier de l'Est. Et Miguel voyait du potentiel en Antonio, affectueusement renommé Tonio.

Lorsqu'ils s'arrêtèrent de courir après s'être enfuit devant le marchand, Antonio eut un mouvement de recul. Miguel dû user de beaucoup de patience pour obtenir la confiance du plus jeune et le mêler à leur cartel. Rosas esmeralda employait beaucoup d'enfant et jeune, ça leur permettait de les former pour qu'ils deviennent des cadors du trafic. Ils leur apprenaient à se battre, à détecter les mauvais payeurs, les personnes qui sont facilement attirés par la drogue, les touristes vulnérables et les futures recrues. Et Tonio était doué, il avait de l'avance par rapport aux autres gamins. Il était futé, innovant et il finit par se hisser au niveau de Miguel. Il n'était pas majeur mais il était déjà un vendeur hors pair. Il était nourri, logé, blanchi et on lui donnait même des cours basiques de mathématiques, d'anglais et de chimie. En somme, son enfance aurait pu être relativement normale s'il n'avait pas été un dealeur de drogue. Au fur et à mesure des années, Tonio a gravi les échelons en évitant la prison de justesse. Du haut de ses 17 ans, il avait fini par prendre le pas sur Miguel qui avait fini par toucher aux produits qu'il vendait. Il était devenu l'un des lieutenants et, c'est au cours d'une ronde à la recherche de nouvelles recrues que sa vie changea.

Tonio a voulu voler la mauvaise personne au mauvais moment. Une main dans le dos et un majordome plus rapide que lui - pour une fois. Alors, il s'est retrouvé avec un bras dans le dos, plaqué à une berline aux vitres teintées. L'homme qu'il avait tenté de dépouiller n'était pas n'importe qui, visionnaire coréen de la télécommunication, il avait fait fortune en épousant une jeune fille de bonne famille et s'est implanté à Séoul. Il avait réussi et voulait alors s'implanter dans un pays moins envahit par les nouvelles technologies : l'Argentine. Il se rendait à un rendez-vous lorsqu'il avait voulu s'arrêter sur un marché, les fruits semblaient magnifiques et lui faisaient envie. C'est là que Tonio eut la bonne idée de vouloir lui voler son téléphone. Son garde du corps s'appelait Butler, rien d'extraordinaire. C'était un pseudonyme mais étrangement, il était connu dans les milieux nécessaires. Tonio quant à lui, était un jeune gamin qui ne connaissait rien de tout ça. Lee Myeong, c'était le nom de ce milliardaire de 45 ans qui cherchait à s'implanter à Buenos Aires. Encore aujourd'hui, Tonio ne sait pas ce qu'il a pu voir en lui ce jour-là, toujours est-il qu'il lui a proposer une alternative : travailler pour lui, sinon il irait voir la police. Alors, Tonio s'est laissé embarqué, laissant derrière lui  un passé de délinquant. Il avait 12 ans et un nouvel avenir devant lui.

La suite n'aura pas été facile pour Tonio. Si Myeong l'a pris sous son aile pour le former, il lui a appris les ficelles du métiers, le coréen, l'anglais. Et Tonio… C'était un battant. Il s'est donné à fond. Il a appris, travailler, fait en sorte de se donner une chance, de devenir un homme nouveau. En quelques années, il est devenu quelqu'un d'important dans l'entreprise. Personne ne l'appelait plus le « Petit Tonio », il était devenu Antonio, l'homme d'affaire.

Après avoir passé encore quelques années à Buenos Aires et aidé à lancer une nouvelle marque de téléphonie mobile, Myeong et Tonio retournèrent en Corée. Antonio était loin d'être rassuré, il avait été mis en garde que la société asiatique serait difficile. Et puis, il ne connaissait pas le pays. Mais il était déterminé à se lancer dans cette société.

Il n'avait que 20 ans lorsqu'il rencontra sa future épouse. Elle était actrice et l'une des égéries de la marque. Su-Jin n'avait qu'un an de moins que lui et elle lui plut immédiatement. On est loin du grand amour passionnel de cinéma. Il l'invita à sortir, passèrent une soirée charmante, puis une deuxième, puis une troisième… et puis Antonio était loin de connaître les moeurs des asiatiques alors il commit plusieurs faux-pas. Mais elle ne lui en tint pas rigueur. Elle aimait son côté sûr de lui. Deux ans après leur rencontre, ils se marièrent. Ils étaient deux adultes avec des envies de carrière. Alors quand du haut de ses 24 ans, Su-jin appris qu'elle était enceinte, la nouvelle ne fut pas aussi bien accueillie qu'on aurait pu le croire.

Dans dans ce climat qu'Iseul est née.
Su-Jin est une femme issue d'un milieu assez modeste, sa mère vit dans la campagne de Namyangju et la jeune femme quitte la campagne dès qu'elle le peut pour aller en ville. Elle est très belle et fini repérée par une agence très vite. Elle est ambitieuse et sa carrière est plus important que tout à ses yeux. Alors sa fille, elle l'envoie chez sa mère.

Iseul tient son nom de cette même femme, sa grand-mère. La vieille dame a accueillie sa descendance avec plaisir, même si elle aurait préféré que sa fille se découvre une fibre maternelle. Iseul est une enfant douce et qui grandit différemment. Elle était métissée et, dans ce petit village paumé, ça faisait jaser un peu. Elle a toujours eu du mal à s'intégrer et, lorsqu'elle était petite, elle se réfugiait dans la nourriture. Elle était ronde, cette enfant. Et ça aussi, ça a fini par lui porter préjudice. Tonio lui, il avait la fibre paternelle au début. Alors, il venait régulièrement voir sa fille, tous les week-end. Il faisait en sorte de lui apprendre l'espagnol et de lui parler de ses racines. Et parfois,  il l'emmenait à Séoul et ils passaient des week-end juste tous les deux. Iseul était très proche de son père qui ne la jugeais jamais, contrairement à sa mère qui passait son temps à la rabaisser sur son poids.

Sa grand-mère a passé son adolescence à la rassurer, à lui dire que tout irait mieux. Mais, les enfants sont durs, et les adolescents sont encore pire. Au collège, dès sa première année, une bande de filles s'en prirent à elle. Elle était trop grosse, elle avait pas de parents. Pourtant, Iseul était plutôt jolie. Elle avait un visage harmonieux et des des formes généreuses. Oui, elle avait un surpoid, mais ça n'était rien de dramatique, elle ne faisait simplement pas une « Taille 0 ». Alors, elle encaissait sans rien dire. Sa plus grande peine fut quand son amie d'enfance, celle avec qui elle traînait depuis toujours, rejoins ces mêmes filles. Hanna était une gamine mignonne mais un peu garçon manqué qui  ne faisait pas trop attention à elle, et ces nanas lui ont retourné le cerveau. Elle est devenue en peu de temps une gravure de mode qui faisait attention au moindre aliment qui passait ses lèvres. La première année, elle détournait simplement les yeux de ce qu'on faisait subir à Iseul, mais la seconde année elle était dans le groupe et donnait les mêmes coups, qu'ils soient physiques ou morals. La troisième année, c'est elle qui dirigeait.

Alors, Iseul décida qu'il était temps que ça cesse. Elle décida de changer de lycée, même s'il était dans une autre ville, et d'y aller à vélo, matin et soir. Elle commença un régime et décida qu'elle ne ferait plus confiance à personne. Personne.

C'est à ce moment là que survint une cassure supplémentaire. Alors qu'Iseul se battait avec le sport et son alimentation, son père quitta le pays. Il devait aller s'installer pour quelques temps en Argentine pour reprendre en main la branche de sa société qui commençait à faiblir. Iseul vécu ça comme un abandon. Surtout lorsque, l'année suivante, sa grand-mère décéda des suites de la vieillesse.

Iseul était toujours seule au lycée mais personne ne l'approchait parce qu'elle n'avait pas l'air commode. Jeune fille sombre qui passait son temps à écouter de la musique trop forte en dessinant ou en faisant ses devoirs. Elle avait toujours été une enfant brillante, elle aimait apprendre. Mais elle aimait par dessus tout dessiner et réinventer de nouveaux lieux. Elle ne voulait pas particulièrement être architecte parce qu'elle ne voulait pas se plier à un métier aussi strict. Elle, elle voulait créer des choses qui pourraient être imaginaires.

A la fin du lycée, elle s'inscrit dans une fac à Séoul pour apprendre l'art. C'est lors de cet été là que sa grand-mère la quitta. Elle pleura toutes les larmes de son corps, elle avait perdu sa bouée de secours. La peine et la douleur l'ancrèrent encore plus dans cet univers sombre dans lequel elle s'était enfermée depuis trois ans.

A la fac, elle ne se laissait pas marcher sur les pieds. Elle avait pris l'habitude de manger correctement et, surtout, de faire beaucoup de sport. Elle s'est mise à courir parce que le vélo en ville ne lui convenait plus, elle s'est inscrite dans des clubs de boxe et de taekwondo à la fac, elle se dépense et ça lui fait du bien. Et surtout, elle ne se laisse pas faire. Une nana n'aime pas ses fringues, elle répond. Une nana la bouscule - pour rire - elle, n'hésitera pas à utiliser sa langue pour lui démonter la tête. Iseul ne se laisse plus faire, elle refuse de passer de nouveau pour la gentille petite victime qui n'ouvrira pas la bouche, elle a assez souffert des stupidités causées par ses anciens petits camarades de classe. Alors elle se réinvente, après tout, la fac c'est fait pour ça.

Ces quatres années à la fac lui ont permis d'affirmer ses goûts. La décoration d'intérieur et les beaux décors, ça revenait. Alors, elle se spécialise là dedans contre l'avis de ses parents. Elle y met tout son coeur et, en parallèles de ses études, tiens un blog sur deviantart puis tumblr où elle poste ses dessins. Elle est contactée un jour par un jeune développeur de jeu vidéo indépendant qui lui demande si elle peut faire quelques décors pour lui. Après des négociations de routine, elle accepte et commence à commercialiser ses services. Elle accumule l'argent sur un compte en banque qu'elle a ouvert à son nom, bien décidé à ne pas laisser ses parents contrôler sa vie jusqu'à sa mort.

La fac, c'est aussi la découverte de l'amour. Ou du moins, du sexe. Iseul ne se laisse pas facilement approcher. Des amies lui ont brisé le coeur, elle ne laissera pas un garçon en faire de même. Alors elle finit par coucher sans sentiment, par faire la fête, par s'éclater. Elle se déride un peu, est plus sociable. Parce qu'après tout, on n'a qu'une vie, qu'une éternité. Et que si elle laisse une bande d'abrutis lui en vouloir, alors elle ne s'en sortirait jamais. Oui, elle sait qu'elle n'est pas "complètement coréenne" ou qu'elle ne rentre pas dans la case "parfaite petite fille sage" mais après tout, elle s'en moque. Elle est qui elle a envie d'être, avec ses bougies, sa musique trop forte, ses Dr. Martens défoncée et ses jeans déchirés. Elle est qui elle est et peu importe si les autres n'apprécie pas. Alors attention, elle ne s'accepte pas à 100% mais, disons qu'elle ne s'efforce plus à entrer dans une case pour le plaisir des beaux yeux de ceux qu'elle déteste.

Un soir, alors qu'elle fait la fête, elle rencontre cette personne. Elle est à moitié bourrée mais au fond, ils accrochent bien. Ils se lient d'amitié en se rendant compte qu'ils ont les mêmes centres d'intérêts, les mêmes rêves. T'as appris qu'il était dans une fac spécialisée, une énorme école d'Idoles. Alors, Iseul, elle s'en balance d'être idole, c'est pas sa came. Par contre, elle a découvert la filiale Architecture et surtout dessinatrice d'architecte plan 2D/3D. Et ça colle exactement ce qu'elle veut faire de sa vie. Alors elle a postulé, elle a été retenue et elle s'est lancée.

NIU c'est un nouveau départ. Une occasion de se réinventer. Iseul, c'est pas la nana la plus populaire du monde. Les cheveux teintés de violet, le langage de charretier, le côté rock à contre courant, le fait qu'elle ne soit pas 100% coréenne, y'a rien qui va dans cette fille. Si elle est là, c'est pour la qualité de l'enseignement et les débouchés qu'elle peut avoir ensuite. Et puis si on vient lui casser les noises, elle renvoie les gens dans leurs buts. C'est comme ça qu'elle s'est faite remarquée par le gang des architectes. Parce qu'au fond, Iseul n'a jamais été du genre à chercher les ennuis. Elle les attire mais elle n'en veut pas plus que ça. Alors elle ne les provoque pas, elle se bat pour se défendre et pour montrer qu'il ne faut pas s'en prendre à elle. C'est comme ça qu'elle s'est fait une place dans le gang et qu'elle a commencé à côtoyer les « plus grands » - sous entendu le trio de tête du gang. Elle s'est liée d'amitié avec eux sans en avoir rien à faire de leur place dans le gang. C'est peut-être ce qui a finit par plaire, c'est peut-être pour ça qu'elle s'est hissée au rang de bras droit. Elle est contente si elle peut inspirer les plus jeunes et avoir figure d'exemple ou de conseil. Et puis, si on leur chercher des noises, elle ne sera pas loin pour casser des figures.