Life is a bitch, until you die.
Cette citation est vraie, plus vraie que nature. Tu le sais et dans le fond, qu'est-ce que tu t'en fous. Y'en aura toujours, des cons qui seront là pour te foutre la misère. Qui auront qu'une envie ; t'écraser la face contre terre et te montrer que c'est eux les chefs. Et la seule personne qui peut te défendre, c'est toi. Et ouais, toi. Personne d'autre. Parce que dans ce pays, c'est 95% de foutus lâches, qui préfèrent suivre le courant plutôt que d'être catalogué "différent". C'est un gros mot ça, différent. Il faut rentrer dans la petite case qu'on a prévu pour toi, que tes parents, tes grands-parents, tes ancêtres et la société coréenne ont prévue pour toi. Pas de place pour l'originalité, pour l'impulsion du moment, pour la vie.

On te l'a fait comprendre. Toute ton enfance. Toute ton adolescence. Toute ta foutue vie. Alors t'as décidé de t'en battre allégrement les ovaires et de faire ce que bon te semble. Et, ça te réussi. T'es pas heureuse mais tu vis bien ta vie, c'est déjà ça non ?

Alors ouais, on vient parfois t'emmerder. Parce que ta peau est trop basanée, pas assez blanche, pas assez coréenne. Parce que t'as eu l'audace de teindre une partie de tes cheveux en violet. Parce que t'as des piercings dans les oreilles. Parce que t'es habillée toute en noir. Parce que t'es pas du genre à t'arrêter à leur belles gueules toutes lisses et sans personnalités.

Et puis parfois, t'as ceux qui rêve d'exotisme. Qui se disent qu'ils pourront te remettre dans le droit chemin. Ah le droit chemin, tu l'as déjà entendu celle là. Elle te fait bien rire. Parfois, t'es d'accord. Tu les mets dans ton lit et puis, tu les attaches. Et là déjà, ils aiment un peu moins mais, bon, ils voulaient de l'exotisme. Certains se laissent faire alors, curieux. Et quand t'en a fini avec eux et que tu leurs demandent de se barrer, ils te traitent de salope. Et tu leurs rappelle que, c'est eux qui ont aimé être attachés. Et s'ils veulent partir avant alors, tu les laisses se barrer avec une pique bien placée.

Ce jour-là, les deux olibrius avaient voulu te draguer. A la manière d'un camion benne à six heures du matin dans une rue endormie : pas discrète. Et toi, t'avais strictement aucune foutue envie de faire un karaoké idiot avec l'un de ces deux connards. Alors tu les as repoussé. Poliment dans un premier temps.

Mais, ils ont insisté.
Ils ont cherché à t'obliger. Et ça, ça passe pas. Alors, le regard meurtrier, tu t'es tourné vers eux pour leur assigné le coup de grâce.

― Quand vous aurez une personnalité, vous reviendrez me voir, en attendant j'ai mieux a faire.

Une fois la surprise passée dans leurs yeux, la colère s'est installée. Ils t'ont bousculée, on chercher à te faire donner le premier coup. A avoir une raison d'avoir répliquer. Mais t'es plus intelligente qu'eux, tu soutiens le regard alors que les insultes se déversent à tes pieds. Salope. Conasse. Sale étrangère. Allumeuse.
C'est vrai qu'avec ta robe en jean noir et ton top blanc, t'as l'air d'une allumeuse. Tu devrais porter une robe intégrale avec une cagoule, ce serait moins provoquant. Alors, tu attends simplement qu'ils aient fini.

C'est là qu'une petite voix les interpelles. Surprise, tu tournes les yeux et tu découvres ton sauveur. Un sourire vague se dessine sur tes lèvres alors que Seojun se fait insulter. Qu'on s'en prenne à toi, t'en a rien à branler. Mais qu'on s'en prenne à tes proches, ça non. Alors tu lui colles une balayette, à l'imbécile qui a traité Seojun de pédé. Il perd l'équilibre et tombe au sol. Tu poses ton pieds sur son genou, sans appuyer. Juste pour qu'il voit ce que t'es capable de faire.

― Casse toi pov' naze. Si tu t'approches encore une fois de nous j'te pète le genou. Comprendo ?

Son pote te repousse et l'aide à se relever. Ils s'éloignent en pestant mais tu ne fais pas attention à ce qu'ils baragouinnent et tu te tournes vers Seojun avec un sourire en coin.


―Merci Super Heroes, comment ça va ?

Si la situation t'as agacée, t'es redescendue aussi vite que t'étais montée. T'as aucune envie d'être en colère quand t'es avec Seojun. T'apprécies beaucoup trop le jeune homme pour le laisser supporter une colère même pas dirigée contre lui. Tu l'observes un instant après que les deux connards soient partis et tu hausses un sourcil en le voyant si déprimé. Tu viens t'installer près de lui, ton épaule frôlant doucement la sienne. Tu l'écoutes parler et fronce le nez.

― Qu'est-ce que tu racontes enfin ?

Tu ne peux pas lui en vouloir de dire des choses pareilles, vraiment, tu sais que c'est difficile pour les gens en surpoid et pour les gens différents. Tu le sais parce que tu étais dans la même situation. Alors, tu passes un bras autour de son cou pour l'attirer à toi doucement, collant ta tête contre la sienne. T'es probablement pas censée faire ça mais, qu'est-ce que tu t'en balances. T'es là pour consoler un ami.

― Déjà, arrête de t'appeler Super GrasBoy. T'es mon Super Héros, pas besoin de te dénigrer. T'as détourné leur attention de moi et j'ai pu lui éclater la cheville grâce à toi !

T'es peinée de l'entendre parler comme ça, parce que tu sais exactement ce que ça fait. Et tu sais aussi que tu te sens pas mieux dans ta peau ou plus beau après. Tu sais aussi que c'est le regard des autres qui change, mais que le tien n'évolue pas. Tu le relâches un peu et plonge ton regard dans le sien.

― T'es très bien comme tu es, tu m'entends ? T'es un mec en or Seojun, si tu veux faire un régime et du sport, fais le. Mais fais le pour toi, pas pour que les autres arrêtent d'avoir un regard sur toi. Okay ? Et puis tu sais, j'peux me défendre toute seule, j'ai pas besoin que tu changes pour moi. T'es parfait comme tu es à mes yeux.

De toute façon, tu sais que tu le soutiendras, tu serais qui pour l'empêcher de faire ça ? Et on a tous besoin d'un ami dans ces situations là.

― Allez viens, on va prendre un café. C'est moi qui offre ! Super Heroes, comment ça va ?