Nom :Lim
Prénom : Hyun-Su
Age : 33 ans
Origine : Germano-coréen
Situation : Riche, babee !
Classe : All of them
Poste : Professeur d’Anglais
Job : Professeur d’anglais
Orientation sexuelle : I said All of them
Feat : Grimmjow Jaegerjaques

Bon mangeur – Fêtard – Désabusé – Fier – Droit dans ses bottes – A un chat, une moto et une voiture qu’il aime plus que tout, et surtout plus que VOUS. – Déteste les flemmards – Ancien membre du Daehanminguk Yukgun, l’armée de Terre Sud-coréenne, puis ancien Casque Bleu

Un éphèbe s’approche de vous. Du haut de son mètre soixante-dix-sept, il vous lance un regard torve. Ses pupilles, du même bleu électrique que ses cheveux, semblent appartenir à un tigre sibérien plus qu’à un homme. Il remonte méthodiquement les manches de sa chemise noire, révélant la bête blanche aux rayures noires, rugissant avec férocité vers un poignet aux veines bien dessinées. Cambré devant une déferlante noire, un cerisier en fleur et un temple shinto, le félin couvre d’encre un bras que vous reconnaissez comme musclé par des années d’une intense discipline physique. Un dégradé strict se transforme, au sommet du crâne, en une chevelure mi-longue, intégralement teinte en bleu. Un visage allongé, une mâchoire dessinée à coups de burin. Le nez bien plus retroussé que la majorité des coréens.  Ses lèvres fines semblent figées dans un perpétuel rictus dur, au sérieux inébranlable. Tellement que ça en fait bizarre, lorsqu’il sourit avec bonhomie, quand vous le voyez depuis la terrasse d’un bar, un interminable verre de bière à la main.
En cours, il s’exprime avec un anglais irréprochable. Son accent est étrange, ne semble pas coréen. Déployé maintes fois au Moyen-Orient, en Afrique, en Amérique du Sud, il y a acquis des sonorités tantôt chantantes, tantôt rudes. Certains mots trahissent même un fort accent français. Lorsqu’on l’énerve trop, c’est en allemand que l’ancien soldat jure. Afin d’être sûr que personne ne comprend. Une échappatoire qu’il doit à sa défunte maman. Quelques cicatrices se font voir sur son dos, ses jambes. Presque toujours habillé façon « business casual » ; chemise, pantalon en toile ou jean et chaussures de ville, il trahit sa passion pour les deux-roues lorsqu’il arrive ou part du campus, son casque à la main, serré dans une veste blanche aux accents rouges et cachant ses bottes mi-cheville avec son pantalon. Sur son épaule gauche, l’insigne de son régiment, dans l’armée coréenne. Sous celui-ci, vingt-huit barres dessinées crument. Sur l’épaule droite,  le numéro de son corps expéditionnaire, juste en-dessous du logo de l’organisation.
Souvent maquillé, l’homme accompagne ses yeux d’un peu de liner turquoise. Allonge ses cils avec du mascara. Prend visiblement soin de son visage, à défaut de pouvoir travailler sur une peau déjà abîmée par les années et les combats.

Sa voix grave résonne dans l’amphithéâtre, dispensant son savoir en phrases courtes, claires. Réglées comme du papier à musique. S’il s’adapte volontiers au public, une classe ne s’impliquant pas ou ne faisant pas de la leçon un dialogue se verra asséner un cours magistral, et martial. Il est assez secret sur son passé, prétextant souvent le secret d’Etat pour ne pas révéler les détails de son passage à l’armée pourtant exemplaire –ou presque.
C’est, en bon soldat, un mec qui ne laisse rien paraître, Hyun-Su. Seulement un fin sourire narquois quand quelque chose réussit à percer son expression habituellement neutre. Son visage renvoie naturellement une sauvagerie contenue, qui lui sert bien pour faire régner l’ordre lors de son cours, ou calmer les ardeurs d’un alcoolique un peu violent. Refusant de se balader avec l’arme qui lui a été autorisé de garder après la fin de son contrat dans les forces armées, Hyun ne croit pas vraiment que le pacifisme a sa place dans notre société. C’est une arène remplie de gladiateurs, affamés depuis des semaines, qui se battront jusqu’à la mort pour pouvoir gagner d’abord leur pitance, ensuite leur liberté, et enfin du pouvoir. Cynique sans être défaitiste, le professeur se fend de remarques acerbes et cassantes avec un sourire satisfait, lorsqu’il est provoqué. Sans vraiment vouloir l’admettre, les jeux de domination le passionnent. Régent ou serf, c’est dans le donjon du palais de sa luxure que l’homme se révèle. Jusqu’à lors, il a réussi à cacher son appétit et sa curiosité sexuelle. A rendre crédible l’image de l’ancien soldat reconverti, beau malgré son visage aux traits européens, imposant par sa carrure de militaire et son regard de gangster. Respecté pour son refus catégorique de se faire marcher dessus. G.I. Joe avec des cheveux bleus, en fait.

Cour internationale de justice – La Haye, 2017
Le marteau fait résonner un son sec, grave, dans la pièce. Il tonne si fort qu’il fait paraître l’espace bien plus grand –et plus vide- qu’il n’est réellement. En face de Hyun, un homme dans une grotesque robe noire et une perruque blanche mal brossée s’exprime d’une voix de stentor.
« -Lim Hyun-Su. Né le 4 juin 1987. Est entré à dix-huit ans dans l’armée de terre sud-coréenne. Carrière exemplaire : les meilleurs scores en entraînement physique, tactique et au tir. Promu au bout de six ans dans les forces spéciales. Est affecté au corps expéditionnaire de maintien de la paix des Nations Unies en octobre 2015. Est-ce bien vous ?
-Affirmatif. » Hyun répond rapidement, d’une voix forte. Sans détourner son regard des yeux du juge, le germano-coréen ne se sépare pas de sa rigueur militaire. Il sait pourquoi il est ici. Tout le monde, dans la pièce, se rappelle pourquoi le lieutenant est en cour martiale pour avoir ouvert le feu en zone civile.
« -Suite aux évènement du 9 avril 2017, vous comparaissez en cour martiale. Nous avons déjà examiné votre rapport et ceux des autres casques bleus impliqués. Il semblerait qu’après l’embuscade, vous ayez pris le commandement malgré que votre officier supérieur était encore en vie. Quelle est votre version ? »
L’homme aux cheveux châtain sombre sourit. Il ferme les yeux un instant. Se retrouve là-bas. Les balles qui fusent. Les tirs. La grenade qui éclate, sur sa droite. Lorsqu’ils reprennent leurs esprits, Hendricks, son supérieur direct, est au sol. Et sa jambe est quelques mètres plus loin. Ce n’était pas une grenade. Ils ont ouvert le feu au RPG-7, les salops. Prenant des positions défensives, la radio se remplit subitement de hurlements, crépitements et autres sons typiques de la cacophonie du combat au Moyen-Orient.
« -J’ai effectivement pris le commandement de mon unité, alors que Hendricks était encore en vie. Il était cependant complètement hors d’état de combattre, et la situation pressait. Hendricks se vidait de son sang. Il fallait rapidement prendre et sécuriser une position défensive, afin de pouvoir mettre les civils en lieu sûr et maîtriser les hostiles. »
Tous des putain de bureaucrates. Ils les envoient au casse-pipe, leur disant se prendre les balles au nom de la paix, mais de ne surtout pas se défendre, quand un type hurle, au nom de son dieu inexistant, qu’il doit tuer tout ce qui bouge. Surtout d’autres gens qui croient en le même dieu que lui.
« -Et pour maîtriser les hostiles, il vous a fallu tirer à bout portant sur un enfant de neuf ans ?
Hyun pince les lèvres. Derrière son dos, il serre le poing. Il ne voulait pas tirer sur le gamin. Qui voudrait tirer sur un enfant, putain ?!
-Il était armé d’une AK-47 et hurlait, « au nom de dieu », en tirant sans discriminer dans la foule. Quand nous avons pu avoir un visuel sur lui, il était sur le point de fusiller une jeune femme couchée sur son bébé, qui priait le même dieu de l’épargner elle et son enfant. J’ai fait mon devoir en sauvant le plus de vies possible. Le juge arque un sourcil et se redresse. Il s’enfonce dans son siège, toise le soldat d’un air incrédule.
-Vous compreniez ce qu’ils disaient ? Au milieu d’un champ de bataille ? Avec les cris de vos camarades, de la foule, le bruit des armes ? Qui vous dit que l’enfant allait tuer les civils ?
Hyun-Su décoche un sourire féroce à l’homme, posant ses mains sur la barre. Il lui répond d’une voix posée, où l’on peut sentir les efforts du coréen pour ne pas cracher son mépris à la gueule du magistrat.
-J’ai passé les dix dernières années de ma vie entre le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Amérique du Sud et l’Asie du Sud-Est, sur des missions de maintient de la paix des Nations Unies ou des efforts militaires joints entre l’armée sud-coréenne et d’autres forces armées. Croyez-moi, j’ai entendu et parlé assez d’arabe pour reconnaître un enfant endoctriné qui massacre ses semblables au nom d’Allah, pendant qu’ils prient ce dernier de lui sauver la vie. Longue inspiration. Hyun se redresse, reprend son calme. -Sauf votre respect, cet enfant marchait entre les piles de cadavres des civils qu’il venait d’abattre de sang froid. Il aurait peut-être fait preuve d’humanité en voyant la jeune femme prier, en effet. Je n’ai pas pris le risque. Le soldat lève les yeux vers le juge, arque un sourcil. Son regard lance un défi clair et non dissimulé. -Et vous, votre honneur ? Vous auriez attendu qu’il tire ? »

[b]Campus de l’université de Busan, salle des professeurs[b] Busan, 2019
« -Vos compétences sont indéniables, Lim-Hoobae.
L’intéressé arque un sourcil. Personne ne commence une phrase sympathique comme cela. Surtout pas caché derrière ses lunettes moches. Et son gros nez moche. Et ses lèvres trop grosses. Le mec est richissime, il peut pas appeler son chirurgien esthétique ? Bref.
-Cependant, n’oubliez pas que vous avez eu cet emploi grâce aux nombreuses médailles qui décorent votre uniforme.
Le professeur d’anglais aux cheveux bleus tique. Il s’est coloré la tignasse pour ne pas oublier qu’il avait été casque bleu. Parce que ça va très bien avec ses yeux. Et parce qu’il a envie. Alors pourquoi il le fait chier, lui ? Hyun-su découvre un sourire carnassier.
-Ne vous inquiétez pas, je n’oublie ni d’où je viens, ni où je vais. Et surtout pas lesquelles de nos classes se cassent la gueule dans nos matière respectives. »
L’autre vire au rouge pivoine. Partant d’un léger rire, l’éphèbe se retourne sans même écouter ses protestations balbutiantes.
Le vil personnage disgracieux sera remercié le mois suivant. Hyun-Su a été placé là par l’état, à l’aide du programme de reconversion. Il n’a pas été viré, non. Il n’a même pas été rétrogradé. Grâce à la couverture médiatique de son affaire, l’armée n’a pas pu sanctionner Hyun-Su. Il avait sauvé une pauvre femme et son enfant, même en allant à l’encontre du protocole. La foule était de son côté. L’entretien d’embauche n’a été qu’une formalité. Deux-trois poignées de main, une formation de deux semaines. Il ne sait pas trop s’il est bien apprécié de ses collègues, ni même de ses élèves, mais il s’en fout. Cheveux-bleus n’a pas pour habitude de se soucier de l’avis des autres. Ceux qui le font chier, il les envoie bouler. Ceux qu’il aime bien, il est sympa avec. Celles qui jouent avec son regard mauvais, le soir venu, dans un bar mal éclairé de Busan, il les baise. Point.

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