Nom :Han
Prénom :So-Yeon
Age :23 ans
Origine :Coréenne
Situation : Classe Moyenne
Classe :3ème Année | Classe Coiffure | Techniques & Habilités de coiffures spéciales star
Poste : Cheffe du Gang de Coiffure
Job : Barmaid
Orientation sexuelle : Bisexuelle
Feat : Wheein du groupe Mamamoo

Fan incontestée des BlackPink ~ Son film préféré est Dernier Train pour Busan ~ Elle sait reproduire la chorégraphie de Kill this love à la perfection ~ Elle hésitait beaucoup entre la coiffure et l'art musical ~ Elle n'a jamais connu son père ~ Fume depuis ses dix sept ans ~ Se permet de rire sur le fait qu'elle puisse choper le cancer en fumant ~ Ado, elle était littéralement tombée amoureuse du chanteur Taemin ~ Sa chanteuse étrangère préférée est Billie Eilish ~ C'est une adepte du JdR et du RolePlay ~ D'après Pottermore elle serait Serpentard ~ Elle adore s'en vanter parce que c'est sa maison préféré ~ Elle flex beaucoup à la salle poupousse ~ Son jeu vidéo favoris est Mortal Kombat ~ Mais elle est une grosse merde à ce jeu ~ Voue une haine incontestée pour son beau-père ~ Se considère comme étant orpheline ~ Garde toujours un petit couteau sur elle pour se défendre ~ Elle déteste le conseil des élèves et veut le détruire ~ Les autres gangs sont des alliés à ses yeux ~ Elle peut se battre pour tout et rien ~ Elle bossait énormément sur ses cours avant d'entrer à NIU ~ Maintenant elle fait le strict minimum mais assez pour ne pas se faire virer ~ Elle kiff l'art contemporain mais ne se voit pas en faire ~ Elle a déjà rencontrer les membres de BTS grâce à son beau-père ~ Elle trouve d'ailleurs que le minable Choi Tae-Hyun ressemble beaucoup à Jungkook ~ Du coup elle le suspecte d'avoir fait de la chirurgie esthétique pour lui ressembler ~ Elle préfère mourir plutôt que de finir comme sa mère ~ Elle aurait aimé avoir un grand frère ~ C'est une droguée au Redbull ~ En tant qu'élève en classe de coiffure, elle change régulièrement de coupe et de couleur de cheveux

Le ciel... Pourquoi était-il appelé ciel ? Souvent, il nous fait penser à la couleur bleue. Ce bleu qu'il prend habituellement pour illuminer le cœur des gens. Pourtant, cette fois-ci, il avait pris une teinte grise. C'était comme si tout le bonheur disparaissait petit à petit. Comme si le monde devenait dangereux. Personne n'était en sécurité. La ville plongeait dans les ténèbres, couverte par les nuages noirs qui apparaissaient chacun leur tour. Une goutte de pluie mit fin à sa vie en s'écrasant au sol. La jeune femme qui traversait une ruelle où pouvaient se cacher tous les dangers de la terre suivait ses camarades. Elle senti cette perle d'eau tomber sur sa tête. Puis, elle se mit à penser :
“Qu'elle repose en paix.”
Aussi inutile que cela puisse paraître, elle se demandait si même les gouttes d'eau avaient une conscience. Savaient-elles se qu'elles faisaient? Étaient-elles conscientes que tomber d'aussi haut, c'était un suicide, même si c'était leur mission. Elle trouvait cela si triste. Pourquoi tout ce qui était créer devait forcément finir par mourir. Et il n'était pas question que de cette eau qui sautait du haut de leur nuage pour finir par y perdre la vie. Quand un être humain naît, tôt ou tard son existence sera rayé du monde. Était-ce obligatoire ? Finalement, à quoi sert la vie si la mort nous attend ? C'est une question qui ne trouvera jamais sa réponse.

Un bruit sourd la sortit de sa torpeur. Le ciel criait. De douleur ou de mécontentement ? Elle ne le savait pas. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la peine pour lui. Elle le regarda avec un regard tendre, si elle avait pu le prendre dans ses bras, elle l'aurait fait. Ses yeux changèrent ensuite de direction, elle ne voulait pas perdre ses amies de vue. Elle pressa le pas pour tenter de se fondre dans le groupe. Elles avaient une réunion importante avec leur cheffe. Et la jeune femme rencontrait pour la toute première fois celle qui allait la diriger. Elle était un peu angoissée à l'idée de la voir. Les autres semblaient presque lui vouer un culte. Était-elle gentille ou c'était sa cruauté qui faisait que personne ne pouvait contester ses choix ? Stressée, elle prit amicalement le bras d'une des filles qui composait le groupe et lui demanda d'une voix un peu trop aiguë :
“Dis-moi, comment elle est la cheffe ?”
Sa collègue s'arrêta, la regardant avec des yeux ronds. Puis, comme si un éclair de génie avait traversé son esprit, elle s’écria d'un "ah!" se rendant compte d'une chose.
“C'est vrai que tu ne l'as jamais vu auparavant !”
Elle appela une certaine Yuri et lui demanda de donner son avis sur la dirigeante de leur gang.
“So-Yeon est quelqu'un de compliqué je trouve. Parfois, elle est adorable et tu as l'impression qu'elle est la seule à te comprendre, puis un jour elle est énervé et cette vision se brise en éclats. Elle est tantôt douce et tantôt violente. Je dirais qu'elle est assez impulsive. Chaque sujet est un prétexte pour se battre, un seul mot de travers et elle t'assomme d'un coup! Enfin, avec nous, elle n'est pas comme ça. Et même si parfois je la vois comme un tyran, je ne peux m'empêcher de l'admirer, elle est cool.”
Elle voyait les étoiles briller dans les yeux de Yuri, Han So-Yeon était-elle si géniale qu'il n'y paraît ? Tant qu'elle paraissait sympathique à ses yeux, elle se fichait du reste. Si tous les commentaires sur elle étaient comme ça, alors elle ne se ferait pas de soucis.
“Pour moi, So-Yeon, c'est un peu comme une grande sœur. Elle prend soin de nous, nous recueille quand nous n'avons nul part où aller. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis foutu dans la merde et qu'elle m'a aidé. Elle est parfois violente, c'est vrai, mais je pense qu'il n'y avait personne d'aussi qualifié qu'elle pour nous représenter. Car personne ne s'occupe de nous autant qu'elle. Même mes propres parents se fiche de moi plus qu'elle le pourrait. Elle est vraiment incroyable.”
Elle observait lentement la scène, tenter d'en apprendre plus sur elle avant de la rencontrer était sûrement la meilleure idée qu'elle eut. De fil en aiguille, les autres filles entendirent le prénom de leur cheffe et donnèrent chacun leur avis sur elle. Même s'il y avait une part négative en chacun de ces avis, la majorité était positive. Alors elle se rendit compte, elle aimait déjà Han So-Yeon. Pas dans le sens amoureux, juste de l'affection amical. Tout ce que les filles disaient te faisait apprécier la jeune femme sans même l'avoir vu une seule fois. Elle semblait si complexe. Bien qu'ayant un côté violent, c'est quelqu'un de doux et attentionné. Elle ne laisse personne sur le bas-côté et ne juge pas avant d'apprendre à connaître. Elle crut aussi comprendre que le but de la troisième année était de renverser le conseil des élèves pour que tout le monde étudie dans un espace ou l'égalité était prônée et non où les riches avaient le pouvoir sur les pauvres. Un combat si juste pour une personne qui crache sur la justice Coréenne.

Le bout du chemin était proche. Au loin, elle apercevait une chevelure blonde platine ou blanche qui suivait le sens du vent. Les gouttes de pluie, qui heurtaient lentement le sol jusqu'à maintenant, se mirent à attaquer ce dernier avec une violence sans pareille. Alors que tout le monde prenait un parapluie pour se protéger au mieux, la personne qu'elles atteignaient restait de marbre. Une mouette chanta tel cet homme dans Chanson sous la Pluie. Le bord de mer était proche. Elle était juste devant elles. Dos à toutes ces filles. Puis, elle se tourna. Ses cheveux étaient déjà trempés, ses vêtements lui collaient à la peau et la cigarette qu'elle tenait dans les mains semblait difficile à fumer. Elle avait une prestance incroyable. Tous les témoignages que la nouvelle avait écouté se retrouvaient en So-Yeon. Pourtant, elles avaient totalement omis quelque chose. Ses yeux... Ils semblaient renfermer une douleur si forte que personne ne pouvait l'arrêter. Une blessure si profonde que rien ne pouvait la soigner. Alors elle se rendit compte. So-Yeon était comme ce ciel grisâtre qui couvrait la Terre, comme cette pluie qui saute vers sa mort en toute connaissance de cause, comme l'orage qui frappe le monde avec agréssivité. Intérieurement elle criait de toutes force, quitte à pousser ses cordes vocales à bout. Elle pleure et ne peux s'arrêter, cherchant quelqu'un pour la réconforter. Elle fonce tête baissé dans n'importe quelle situation car pour elle la vie n'avait plus aucune signification. Elle cachait sa souffrance à tout le monde. C'était pour cela qu'elle était comme ce déluge. Car peu importe le nombre de fois que ses yeux appelait à l'aide, on ne l'aidait pas. Et le ciel pouvait crier encore et encore, mais personne ne viendra le sortir de son cauchemar.

Si seulement la vie que j'ai menée jusque maintenant avait été simple. Si mon père ne s'était pas enfuit quand il apprit que l'enfant qu'il allait avoir était une fille. Si ma mère ne dut pas se débrouiller seule pour me nourrir tous les mois car personne ne voulait l'aider. Si elle n'avait pas rencontré cet homme. Tout... Tout aurait été tellement mieux. J'aurais vécu comme une petite fille aimée de ses parents. Une fille épanouie, heureuse. J'aurais vécu comme tout ceux qui traversent la rue avec moi pour se rendre en cours, un sourire béa sur le visage, jugeant ceux qui ne méritent pas d'être à leurs côtés. Et au lieu de ça, je suis celle qui est jugée, celle qui se bat pour arrêter cette injustice. Tout semble être horrible. Alors, pourquoi est-ce que je préfère cette vie-là à celle de mes rêves? Pourquoi je préfère être celle que je suis actuellement plutôt qu'une de ses pestes sur-maquillées, se croyant au-dessus de tout le monde ? Rien n'a de sens dans mon esprit. Il est brouillé.

Les premiers souvenirs de ma vie qui me restent en tête sont ceux ou je vois ma mère se faire insulter de salope par ses propres parents. Je la voyais à genoux, les suppliants de nous aider financièrement. Alors mon grand-père la releva et lui donna une gifle qui me donne des frissons encore maintenant. Ma mère avait eu un bleu à la joue pendant des semaines. Puis, d'un coup, j'ai senti le regard assassin de ma grand-mère se poser sur moi.
“Tu n'aurais pas dû venir au monde. Ta mère était très bien avec ton père avant que tu ne débarques. Tout ça, c'est de ta faute.”
Finalement, ils nous demandèrent de partir et de ne plus jamais revenir. Alors que ma mère me prenait la main avec douceur un froid entier parcourait mon corps, gelé par les paroles véhémentes de ma grand-mère. Bien heureusement pour nous, ma mère trouva un travail. Il n'était pas hyper bien payé, mais si elle faisait des heures supplémentaires alors elle gagnait de l'argent en plus. C'était suffisant pour s'occuper de moi. Mais elle travaillait sans arrêt, parfois, elle préférait travailler encore et encore plutôt que de passer un peu de temps avec sa fille. J'étais triste, mais je ne disais rien. Comment une petite fille de six ans pouvait dire à sa mère d'arrêter le travail alors que cela lui permettait de la nourrir. Elle ne pouvait pas. Alors, pour la rendre aussi heureuse que moi, je travaillais très dur à l'école. Je voulais qu'elle soit fière, qu'elle ne se dise pas qu'elle faisait tous ces efforts en vain. Je voulais voir ce sourire qu'elle ne montrait plus depuis longtemps. Je ne voulais plus l'entendre pleurer le soir quand elle sort de ma chambre après m'avoir mis au lit. Je pensais que tout ça serait fini si je lui montrais mes bonnes notes. Elle se remettait à sourire... Mais elle pleurait toujours autant.

Les années passaient et plus je grandissais plus je voulais trouver un moyen de la sortir de tout cela. Mais une fillette de douze ans ne peut rien faire à part observer sans dire un mot. C'est un jour, alors qu'elle travaillait, que je fouillais dans ses vieilles affaires et trouvai une trousse à maquillage. Je n'en mettais pas à l'époque, je m'en fichais totalement. Mais ma mère qui perdait peu à peu son éclat en avait peut-être besoin. Je ne la voyais plus s'habiller correctement et prendre soin d'elle comme une femme devrait le faire. Alors je me suis mise à apprendre à maquiller grâce à des vidéos sur Internet. Et de fil en aiguille je me suis même mise à apprendre à faire des coiffures simples puis un peu plus difficiles. Et vînt le jour ou ma mère pu se reposer un peu. Je ne lui avais rien dit, une surprise était tellement mieux quand elle n'est pas évidente. Cela faisait un moment que je ne l'avais pas vu rayonner autant. Elle souriait sincèrement, heureuse de passer du temps avec moi, de ne plus voir l'expression maussade qu'elle affichait tous les jours. Elle était magnifique. Elle avait d'ailleurs remarquée que j'étais plus doué pour la coiffure. Depuis, je la maquillais et la coiffais chaque matin. Elle se mettait même à mettre de beaux vêtements bien qu'ils ne soient pas chers. C'était notre moment à nous. Ce n'était peut-être pas grand chose, mais pour nous, c'était un grand pas en avant.

Quelques mois plus tard, elle alla à un rendez-vous amoureux. Un homme l'avait interpellé et lui avait donné son numéro. C'est après beaucoup de SMS envoyés qu'ils décidèrent de se revoir à un restaurant. J'étais très enthousiaste à propos de cet homme. Elle était si stressée qu'elle me posait plein de questions pendant que je la maquillais comme si j'avais déjà eu un rendez-vous. Je lui avais simplement dit d'être elle-même. Quand elle parti, mon cœur battait à tout rompre. Je souhaitais que tout se passe bien pour elle. J'avais même décidé d'attendre qu'elle rentre pour qu'elle m'en parle. Finalement, je m'étais endormie avant qu'elle n'arrive. Ce n'est que le lendemain qu'elle m'expliqua tout. Elle avait un grand sourire sur les lèvres et des étoiles dans les yeux. Elle m'avait dit qu'il paraissait très timide au premier abord, c'est d'ailleurs ce qu'elle avait remarqué quand il l'avait abordé, mais au final, c'est quelqu'un de très ouvert et attentionné. Un peu comme s'il était l'homme parfait. Elle allait un peu vite à mon goût. Mais je ne voulais pas briser son idylle. Alors n'ai rien dit. Trois rendez-vous plus tard, ils se mirent en couple. Et très peu de temps après, je rencontrais mon beau-père. Il s'appelait Man-Shik. Je le trouvais très beau et il allait très bien avec ma mère. Et puis il m'encourager à continuer mes efforts en cours en disant que j'étais la meilleure. Je ne pris pas longtemps avant d'apprendre qu'il était PDG d'un label pour la simple et bonne raison qu'il demanda à ma mère à ce qu'on emménage chez lui car “L'endroit où vous vivez n'est pas saint pour deux femmes.” Pour moi qui n'avais jamais connu la richesse avant, c'était compliqué d'agir comme tel.

Tout allait trop vite, beaucoup trop vite. Cela ne faisait que six mois qu'ils étaient ensemble et, après avoir emménagé chez lui, ils parlaient déjà de mariage. Ma mère était plongée dans un rêve beaucoup trop illusoire. Et je n'en pouvais plus de Man-Shik qui pensait pouvoir m'acheter avec des vêtements de marque ou en me faisant rencontrer mes stars préférés. Moi qui aimais bien la personne qu'il était, à présent, je me demandais s'il n'était juste pas un manipulateur professionnel. En tout cas une chose était sûre, je ne l'aimais pas. Alors je restais enfermée dans ma chambre. Me coupant de tout même de mes amis. Je ne voulais pas être dérangée. Peut-être étais-je en pleine crise d'ado, mais au moins je me sentais bien seule.

L'année de mes seize ans fut celle qui m'a sauvé. C'est cette année que j'ai rencontré celui qui me sortit de ce cauchemar. Il s'appelait Shin. Au départ, c'était lui qui m'avait abordé alors que je me promenais pour éviter de rentrer tôt chez moi. À un moment, je tentais même de l'éviter. Mais il avait l'air de me comprendre plus que n'importe qui. Il me disait qu'il faisait la même chose que moi à mon âge. Qu'il fuyait sa famille pour ne les voir qu'un court instant. Alors je me suis rapprochée de lui. Et nos entrevues furent fixées à la fin des cours. Il était âgé de trois ans de plus que moi et travaillait dans un bar en tant que serveur. À sa majorité ses parents l'avaient virer de chez eux et il avait bien faillit vivre comme un SDF. Mais, heureusement pour lui, un gang avec qui il traînait depuis ses seize ans le recueillit chez eux. Quand il m'en parlait, je voyais des gens de tout âge en train de rire, comme une grande famille. J'avais très envie de faire partie de ce gang moi aussi. Au début, Shin refusait catégoriquement. Ce n'était que six mois plus tard que je rencontrais et rejoignis le gang des Veuves Noires. Et comme je m'en doutais, j'avais l'impression qu'ils étaient ma véritable famille. J'étais beaucoup mieux avec eux qu'avec ma mère et mon beau-père.

Mes dix-huit ans, ou aussi la fin du lycée pour moi. J'avais un projet bien précis sur mes études supérieures. La NIU en classe de coiffure me semblait parfaite. J'avais toujours eu un talent pour ça. Je le savais, car je m'exerçais parfois sur des membres des Veuves Noires. Elles étaient toujours impressionnées par ma facilité à faire des coupes difficiles. Par ailleurs, c'est aussi cette année-là que je commençais à changer de coupes de cheveux. En passant par la couleur ou la longueur. Le meilleur était qu'avec mes cheveux, je pouvais faire ce que je voulais. En bref, et au vu de mes bonnes notes, j'avais tout pour rentrer à la NIU. Enfin, c'était sans compter sur beau-papa qui refusa catégoriquement que je m'abaisse à ça. Et quand je demandais à ma mère de dire quelque chose, elle se contentait de dire qu'elle était d'accord avec lui. Je l'avais pris comme une trahison. Elle était la première à savoir que j'avais un don pour ça. Et pourtant elle avait préféré me tourner le dos... Oui, j'avais tout pour y entrer. Tout sauf l'argent. Alors, puisque je ne pouvais pas compter sur eux, je pris mes affaires et parti me réfugier chez ma vraie famille. Je dormais chez Shin et travaillais dans le bar qui nous servait de QG. À partir de ce jour-là... J'étais orpheline.

Deux ans passèrent. Mais rien n'y faisait, je n'arrivais pas à réunir assez d'argent pour me payer mes frais de scolarité. Et depuis mon départ, je n'avais aucune nouvelle de ma mère. Je vivais tranquillement en cherchant désespérément assez d'argent. Et je n'osais pas demander à notre chef de gang. Il était déjà assez gentil de me faire travailler dans le bar. Quant à Shin, je lui devais déjà tant, il m'avait aidé à sortir de ma solitude, il m'a hébergé, je ne pouvais pas le mettre encore plus dans la merde. Je l'aimais beaucoup trop pour lui créer des problèmes... Oui, au fil du temps, je me suis mise à aimer profondément cet homme. Encore maintenant, il est le seul et l'unique. Je ne l'ai jamais vu avec une femme, mais j'étais certaine qu'il ne me voyait pas comme une femme.
Mais l'espoir de rentrer à NIU revint sans même que je le demande. Alors que je rentrais chez Shin, une voix m'interpella. Il ne me fallut pas longtemps avant de reconnaître Man-Shik. Il me suppliait de donner des nouvelles de moi à ma mère, qu'il ferait n'importe quoi pour elle. Mais je n'y arrivais pas, il l'avait beaucoup trop changé, elle n'était plus cette mère qui me protégeait, qui était prête à tout pour moi. Alors je fis la pire chose que j'aurais pu faire. J'acceptai de contacter ma mère s'il me payait mes frais de scolarité. Résigné, il ne tenta même pas de marchander. Je m'en voulais... J'étais la pire fille qui pouvait exister en ce monde. Mais je n'avais que cette option. Alors je repris contact avec cette femme qui m'avait trahi. Et grâce à cela, je pu poser un pied à NIU.

Au sein de NIU, je remarquais vite l'envers du décor. Le conseil des élèves chargé de gérer une bonne partie de l'université était corrompu comme pas possible. Ils mettaient les riches sur un piédestal et traitaient les riches comme des moins-que-rien. Par mes vêtements et le fait que j'ai pu rentrer dans l'université sans crainte — de la pure ironie — je n'étais pas emmerdée par eux. Jusqu'à ce que j'ouvre ma gueule et avouai ma haine pour le conseil. J'étais devenue une cible. Mais je n'avais pas peur. Me battre n'était rien. Entre mon travail qui reste néanmoins dangereux — c'est quand même le bar d'un gang — et mes nombreux entraînements à la salle de sport, je ne craignais rien physiquement, je leur tenais tête. C'est ainsi que j'attirais l'attention du club de coiffure. J'étais forte, et même si je me prenais des insultes à la gueule, j'inspirais un minimum le respect. Quand on me proposa de les rejoindre, j'acceptai sans hésiter. Ces filles — et le peu de garçons qui étaient de le groupe — n'étaient pas mes amies, c'était mes sœurs. Et je me devais de les protéger. Quand elles avaient un problème, j'étais là. Quand elles ne savaient pas ou dormir, j'étais là. Quand elles se faisaient emmerder, j'étais là. Je n'aspirais pas à un rang très haut au sein de ce gang. Pourtant, au départ de notre cheffe, celle qu'elle nomma comme successeur, c'était moi. Je n'avais jamais été autant surprise de ma vie. Je n'avais pas cherché à le devenir ou autre. Mais c'était peut-être un moyen pour moi de prendre encore plus soin de nos membres. Et encore mieux, je pouvais tenter de faire quelque chose contre le conseil des élèves et rendre justice à tous les élèves qui ont subit leur méchanceté.

Et me voilà. J'en suis à ma troisième année. Je gère le gang de ma classe avec toute l'attention qu'il lui faut, je tente d'être une bonne cheffe. Et en dehors de ça je suis la fille horrible d'une femme qui m'a trahi, je suis la barmaid du bar d'un gang dont je fais parti. Je suis une femme blessée qui attends patiemment sa mort. Une femme qui n'aspire plus à rien. Je n'ai pas d'avenir, tout simplement. Car plus je sombre dans les ténèbres, moins ma vie à de sens. Et elle en aura encore moins quand tout ceux auxquels je tiens m'auront abandonné comme ma mère l'a fait.