Nom : Lee
Prénom : Ga-Eun, qui signifie charmante et généreuse.
Age : 21 ans
Origine : Coréenne.
Situation : Plutôt modeste, mais ne le laisse certainement pas paraître.
Classe : 2ème année de Mode - Journaliste/Photographe de mode
Poste : Membre du gang de sa classe.
Job : Travaille 2 à 3 jours par semaine dans un bar à hôtesse, mais personne n'est sensé le savoir.
Orientation sexuelle : Hétérosexuelle.
Feat : Duna - The Girl Downstairs

◊ 1m66 pour 52kg ◊ Fume, un peu trop d'ailleurs ◊ A un léger accent de Busan ◊ N'a pas fait de chirurgie esthétique ◊ Déteste ceux qui se plaignent ◊ A un gros faible pour les glaces au cookie ◊ Déteste perdre ◊ Gagne souvent ◊ Chante très mal ◊ Danse très mal ◊ Préfère les bars aux clubs ◊ Est plus chien que chat ◊ Déteste être fixée du regard ◊ Se sent observée trop souvent ◊ Est toujours sur les nerfs ◊ Ne mange pas beaucoup ◊ N'aime pas  faire du sport ◊ Porte tout de même des joggings chez elle et dans les environs ◊ A écrasé plus d'une fois sa cigarette sur une ou un emmerdeur ◊ Aime photographier les hommes peu vêtus ◊ Ne l'avouera jamais ◊ Fait des photoshoots gratuits pour ses amis ◊ Fait payer les autres ◊ Veut se faire tatouer un tigre ◊ N'arrive pas à choisir où ◊ Pratique couramment le sarcasme ◊ Ne porte que rarement des bijoux ◊ N'en a pas beaucoup ◊ Habite seule depuis son entrée à l'université ◊ Évite de s'attacher après un coup d'un soir ◊ Échoue souvent, mais le gardera pour elle ◊ Aime son gang plus que sa famille ◊ Ferait tout pour eux ◊ Déteste se battre ◊ Préfère les coups bas ◊ A un compte Insta pour ses photos de mode ◊ Tient mal l'alcool ◊ Tue le temps en dormant ◊ N'a jamais de cerne ◊ A souvent chaud ◊ Ne sais pas faire de clins d’œil ◊ Préfère la plage à la montagne ◊ N'aime pas la foule ◊ Sait faire les rubix cubes en 1 minute ◊ Est addict à Netflix ◊ Parle mal anglais ◊ Fait semblant de comprendre quand même ◊ Ecoute beaucoup de rap coréen ◊ Aime les câlins ◊ N'en demande jamais ◊ Déteste la chanteuse Lee Ga-Eun (ex-After-School) ◊ Sait se faire désirer ◊ Est bonne actrice ◊ Déteste sourire pour ses clients ◊ Le fait quand même ◊

Quand Ga-Eun entre dans une pièce, il est difficile de ne pas la regarder. Elle n'est pas particulièrement grande, ni énorme comme une baleine. Elle a toutes ses dents et tous ses membres. Elle n'a ni teinture arc-en-ciel ni vêtements extravagants. Mais par contre, elle est d'une beauté époustouflante. Sa peau laiteuse contraste avec sa chevelure noire jais qui vient caresser le bas de ses épaules. Sa frange légèrement bombée encadre son visage d'ange. Ses yeux en amande et ses doubles paupières sont surplombées par de délicats sourcils. Ses lèvres roses semblent avoir été tracées par un pinceau fin. Et quand elle esquisse un sourire...

Non, elle n'esquisse pas souvent de sourire. Parfois elle a un rictus moqueur certes, mais rien de sincère qui vient du cœur. Ga-Eun est une beauté de marbre. Elle est constamment sur la défensive, bloquant toute potentielle attaque par son regard froid. Elle ne parle pas beaucoup. Elle ne peut pas s'empêcher de se méfier de tout le monde et se déteste pour ça. Sa vie serait beaucoup plus facile si elle savait s'ouvrir aux autres, mais elle n'ose pas. Elle a peur du rejet. Elle a peur que tous ceux qui l'admirent pour sa beauté finissent par se désintéresser en découvrant qui elle est vraiment. Alors elle porte ce masque, qui est devenue une part d'elle-même, où aucune émotion ne peut se lire. Paradoxalement, elle ne prête que très peu attention aux personnes autour d'elle. Serait-elle égocentrique? Peut-être un peu. Elle ne veut pas plus que ça s'impliquer dans la vie des autres, puisque cela voudrait dire qu'ils risqueraient de s'impliquer dans la sienne. Elle n'a donc pas un grand sens de la justice et ne bougera pas le petit doigt pour quelqu'un se faisant victimiser devant ses yeux. Elle estime que chacun doit pouvoir se défendre eux-mêmes. Et encore paradoxalement, Ga-Eun calcule toujours tout pour avoir quelqu'un derrière elle au cas où. Elle a rejoint le gang de la Mode dès le début de sa première année pour ça, en partie.  Elle a conscience de ses contradictions et se maudit souvent d'être comme ça. Elle aimerait être plus... autre chose.

Pourtant elle existe au plus profond d'elle, cette Ga-Eun apaisée, souriante et chaleureuse. Avec les bonnes personnes, elle sait se montrer douce, attentive, câline et protectrice. Elle en devient même un peu trop collante. Mais s'ouvrir est pour elle un processus compliqué, à moins que quelqu'un ne trouve une petite faille à sa carapace.

24 juin 2004, Ulsan

« QU’EST-CE QUE T’EN SAIS, SALE CHIENNE ! »

Un claquement sonore résonna dans le petit appartement et un cri déchirant de femme retentit. Dans le salon baigné d'une lumière artificielle, cinq ou six bouteilles de soju vides jonchaient le sol. La table basse avait été violemment renversée et le volume à fond de la télévision allumée sur une chaîne d’informations couvrait en partie les cris.  Une femme ne faisant même pas la trentaine était à genoux et se frottait la joue après le coup qu’elle venait de prendre. Des larmes de rages coulaient sur ses joues bleutées. Devant elle, un homme mal rasé, sa bouteille de soju à la main, instable sur ses appuis, la regardait d’un air dégoûté.

« Tu vas finir par réveiller les gosses avec tes conneries ! »

Un autre coup partit. Ga-Eun ferma les yeux et serra les dents pour essayer de ne plus rien entendre. Derrière la porte de leur chambre, elle s’était assise par terre avec son grand-frère Ji-Hun qui lui serrait la main. Des larmes coulaient sur sa peau pâle. Elle entendit son frère renifler et releva la tête vers lui, le suppliant du regard de faire quelque chose. Il secoua la tête. Il était terrorisé. La voix de leur mère gronda.

« Ce n'est pas parce que tu as été viré de la grosse boîte du coin que tu vas mourir, trouve un autre boulot merde ! Si tu prends mon argent pour te saouler et me frapper, tu ferais mieux de te barrer maintenant ! Sinon j’appelle Man-Sik et il ne te fera pas de cadeaux. »

Le père déglutit difficilement. Être menacé d'être tabassé par un gangster de deux mètres le refroidit soudainement, sachant parfaitement qu’elle était capable de le faire, cette salope. Et le monstre était capable de venir de Busan. Ami d’enfance ou pas, elle était proche de lui et cela l’avait toujours dérangé. L’homme s’écroula dans le canapé, laissant tomber la bouteille sur le sol. Il réalisa ce qu’il venait de faire. Si Man-Sik voyait sa femme dans cet état, il était mort. Sans un regard en arrière, il se précipita dans sa chambre, attrapa un sac et le remplit que quelques fringues. Il courut ensuite dans la cuisine.

« Tu fais quoi maintenant ? »

La femme était exaspérée et ne chercha pas plus que ça à l’arrêter. Il ouvrit le réfrigérateur, fourra dans son sac quelques Tupperwares avant de le refermer et le mettre sur son dos. Ses yeux vacillaient, il n’avait plus toute sa tête. Haletant, il ouvrit finalement la porte de l’appartement avant de la claquer sans dire un mot. La jeune femme soupira.

« Bon débarras ! »

Elle commença à ramasser les bouteilles quand elle entendit la porte de la chambre des enfants s’ouvrir. Ses deux derniers déboulèrent en pleurs pour prendre leur mère dans leurs bras. Ils mirent cinq bonnes minutes à se calmer.

« Ne vous en faites pas, même s’il ne revient pas, on se débrouillera à trois ! »

En effet, jamais ils ne revirent leur père. Deux jours plus tard, un appel de la police leur informa du suicide de ce dernier.

11 octobre 2012, Busan, Quartier Sud

La ruelle était faiblement éclairée par les lumières des rues adjacentes. D’ici, on pouvait entendre la musique du magasin de cosmétiques une dizaine de mètres plus loin. Là-bas, de jeunes filles y étaient attroupées pour tester le dernier rouge à lèvre porté par leur idole. Sur la poubelle d’un bar, un chat blanc se léchait la patte avec désinvolture. Deux mètres plus loin, une jeune collégienne était accroupie sur le sol encore humide de la récente averse. Sans y prêter attention, elle porta son appareil photo argentique à son œil droit et le pointa vers l’animal. Elle se décala doucement pour trouver le bon angle. Le félin remarqua finalement sa présence et releva la tête vers la jeune fille. Maintenant ! Clic !

« Ga-Euuuun !!! »

Interpellée sursauta, ses fesses s’écrasèrent sur le sol froid. Elle chercha du regard son modèle, trop tard il avait filé. Elle se redresse alors en soupirant et se retourne vers le jeune homme trottinant vers elle, riant à gorge déployée et lui faisant des signes de la main.

« Oppa, ferme la bouche quand tu cours, tu vas finir par faire un génocide de mouche. »

Le sourire du grand-frère disparu instantanément pour laisser place à une mine boudeuse.

« Ga-Eun ! Soit pas si froide avec ton seul et unique grand-frère qui t’aime, hum ? »

Le lycéen, grand et costaud, porta ses mains au visage pour former un V au niveau de sa mâchoire. Il cligna deux fois des yeux. Ga-Eun n’attendit pas plus longtemps pour passer son chemin et se diriger vers chez elle, son abruti de frère sur ses talons.

« Attends-moi ! Pourquoi t’étais pas avec les filles de ta classe devant le magasin ? Elles t’embêtent ?»

Ga-Eun fronçait les sourcils et marchait vite. Une des seules choses qu’elle appréciait était la photographie, et quand elle avait son appareil en main, elle détestait être dérangée. Surtout pour lui parler de ses garces. Non, elles ne l’embêtaient pas, mais apparemment Ga-Eun était indésirable. « Elle ne parle jamais et tous les garçons sont quand même à fond sur elle ! » Comme si Ga-Eun appréciait être fixée comme une bête de foire. « Elle a mis de la peinture dans le casier de sa voisine ! » Elle n’avait qu’à ne pas la traiter de trainée.  Ji-Hun posa sa main sur son épaule pour l’arrêter, la sortant de ses pensées. Il avait retiré la veste de son uniforme et lui tendait avec un regard désolé.

« Ta jupe est mouillée, on dirait que t’as fait pipi… »

Ga-Eun soupira de plus belle et lui arracha presque le vêtement des mains pour l’attacher à sa taille.

« Tu ne devais pas faire un truc aujourd’hui pour le vieux Man-Sik ? Pourquoi t’es là ? »

Le jeune homme écarquilla les yeux, se rappelant soudainement son importante mission du jour. Man-Sik, qui avait toujours aidé leur famille par amitié pour leur mère, voyait en l’aîné un futur homme de confiance. Droit et loyal, Ji-hun ne posait jamais de questions et faisait du bon travail. Un bon toutou. Ga-Eun haussa les épaules en voyant son frère déguerpir. Elle espéra qu’il ne s’impliquerait jamais dans des trucs trop sérieux. Avec son cerveau rétréci il ne survivrait pas longtemps.

Pour une fois, elle se trompa. Lee Ji-Hun est devenu le second de Man-Sik et fait toujours son sale boulot. Même si son sister complex le rendait un peu trop collant, Ga-Eun savait qu’elle pouvait toujours compter sur lui.

7 septembre 2016, Busan, Quartier Sud

Ga-Eun avait toujours détesté cet endroit. A la mort de son père, ils avaient déménagé à Busan, la ville natale de sa mère, pour que cette dernière reprenne du service. Même si elle frôlait la trentaine, elle était toujours aussi belle. Sa peau laiteuse, ses yeux en amandes, ses lèvres fines étirées en un sourire énigmatique, elle respirait la fraîcheur. Et Ga-Eun était sa copie parfaite. En apparence. Jamais la lycéenne ne voulait finir comme sa mère. Après des années de service, elle avait finalement obtenu le poste de gérante d’un bar à hôtesse. C’était un lieu où employés de bureaux et patrons en tout genre venait se saouler en compagnie de charmantes jeunes filles pour oublier le temps d’une soirée la pression de la société. Il n’était pas question de prostitution ici, les filles servaient seulement à boire aux clients pour satisfaire leur ego. La maison était stricte sur les dérapages des clients et ne laissait aucun acte abusif passer.

L’appartement où sa mère et elle vivaient se situait derrière le bar et pour y entrer, Ga-Eun était obligée de traverser les couloirs de l’établissement. La lumière tamisée lui donnait mal à la tête. Ce soir-là, elle rentrait de ses cours du soir, elle était fatiguée. Mais en écoutant son professeur expliquer un énième théorème de trigonométrie, elle prit la décision de parler à sa mère le soir même. Elle n’en pouvait plus de ces cours barbants, de ses camarades hypocrites et ne voulais pas aller dans une fac pour devenir une bonne petite secrétaire. Ga-Eun en avait marre de sa vie miteuse, elle rêvait de quelque chose de plus significatif. La lycéenne attendue que sa mère finisse son travail du jour. En baillant, elle regarda son portable. 2h30. La porte de l’appartement s’ouvrit et la Madame, toujours magnifiquement vêtue, entra dans le salon après s’être déchaussée paresseusement.

« Ga-Eun ? Tu ne dors pas ? »

Assise sur la table à manger, la jeune fille observa sa mère s’affaler sur le canapé.

« Maman, il faut que je te dise un truc. »

« Ne me dis pas que tu es enceinte ?! »

La femme s’était redressée d’un bon. Ga-Eun ne répondit pas à la question et se contenta de rouler des yeux avant de reprendre en serrant les poings.

« J’aimerais faire des études à la NIU. »

Elle osa lever les yeux faire sa mère. Elle avait l’air encore plus surprise que si sa fille était vraiment enceinte.

« Mais pourquoi ? T’as toujours refusé que je t’inscrive aux concours de beauté ! Je pensais que tu ne voulais pas être mannequin. »

« Tu as raison, c’est pas pour ça que je veux aller là-bas. »

« Oh chérie, je suis désolée, mais avec ton niveau de chant tu sais très bien que tu ne pourras jamais être idole ou je ne sais quoi… »

Ga-Eun soupira. Sa mère ne la comprenait vraiment pas.

« C’est pour faire photographe de mode ! »

La patronne du bar fronça les sourcils. Même si sa fille était douée pour la photographie, la mode n’était pas un milieu qui lui laissera facilement sa chance. Si elle avait voulu être mannequin ou actrice, il n’y aurait pas eu de soucis car sa beauté était un laissé-passer plutôt efficace. Mais les petits boulots qui tournent autour… Dominés par la gente masculine, jamais elle ne sera acceptée.

« Hors de question. »

« Mais… »

« Pas de mais ! Comme ton stupide frère n’a pas fait d’études, j’ai tout gardé pour toi, mais je ne payerais pas pour que tu gâches 3 ans de ta vie ! »

« Tu ne me laisses même pas une chance ! »

La lycéenne s’était levée dans l’indignation.

« Non, si tu veux vraiment y aller, paye-le de ta poche ! »

« D’accord ! »

Furieuse, Ga-Eun s’enfuie dans sa chambre et claqua violemment la porte. Le mois suivant, elle avait arrêté les cours du soir pour travailler à l’accueil du bar de sa mère.

23 mars 2019, Busan, NIU

Appuyée sur le rebord de la fenêtre des toilettes du 2ème étage du bâtiment dédié aux cours de Mode, Ga-Eun observait ses petits camarades passer quelques mètres en dessous d’elle savourant sa cigarette. La plupart revêtait des habits de marque, achetés le weekend précédent avec la carte de papa. Ils devaient être en train de prévoir leur plan du soir. Une petite virée à Seomyun ? Ou plutôt Haeundae ? Non, il faisait encore un peu frais pour se poser sur la célèbre plage. Ga-Eun porta la cigarette à ses lèvres. Son programme de la semaine était déjà fait. Ce soir-là et le suivant, elle bosserait au bar. Mais si sourire pour de vieux pervers la répugnait, elle n’avait pas eu le choix de le faire pendant deux ans, afin d’économiser assez pour ses frais de scolarité. Elle continuait maintenant deux ou trois fois par semaine, pour pouvoir payer le loyer de sa petite chambre. En entrant à l’université, elle avait voulu prendre son indépendance de sa mère trop oppressante. Même si elles se croisaient au bar, Ga-Eun évitait le plus possible de lui parler. Elle en avait assez d’entendre que tout ce qu’elle pouvait faire, c’était d’être jolie, et qu’elle devait arrêter de courir après un rêve stupide. Ga-Eun rigola doucement. Rêve ? Non, elle n’avait pas ce genre de choses. Si elle était là, c’était pour changer de monde et devenir quelqu’un, avec ses propres moyens. Pas grâce à ses beaux yeux, mais à ses clichés. Elle aspira une dernière bouffée de sa cigarette, l’écrasa sur le bord de la fenêtre et guetta les passants. Elle aperçut des membres du gang de musique et un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Ga-Eun jeta son mégot sur le groupe et par chance, il tomba dans le café de l’un d’entre eux. Ils relevèrent la tête en râlant et aperçue la beauté à la fenêtre. Elle leur fit un cœur avec les doigts et disparu à l’intérieur, son petit sourire sur les lèvres. Au moins elle ne s'ennuierait pas ici.

Plus bas, sa victime râlait toujours.

« C’est qui celle-là ? Elle va pas bien ! Elle sait qui on est ?? »

« C’est la nouvelle recrue du gang de la mode, une vraie déesse ! Vous avez vu son regard ? Je veux bien lui servir de cendrier moi ! »

« T’es pas bien… »